vendredi 31 janvier 2020

RETOUR AU MONASTÈRE

J'ai franchi cette porte, un matin de Novembre -
Le corps glacé, et l'âme ensanglantée d'Amour...
Vêtu d'un manteau gris comme l'heure et le jour...
Je m'étais absenté... Je regagnais ma chambre.

Il y avait déjà plusieurs siècles, je crois...
La Sagesse me prit avant la fleur de l'âge :
Je connaissais l'Éther, l'Abîme, et le Mirage
Qu'est la vie... C'en était une bien lourde croix...

J'existais par l'esprit, mon corps suivait, fidèle
Au devoir de survivre, blessé - sans cet espoir
De goûter ici-bas quelque bonheur d'un soir...
J'avais un Idéal... De ceux qu'AMOUR modèle.

L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
© 2018, Dominique THUSSIER.


Photo : D. Thussier.



LA MORTE À LA VIE

J'ai noyé mon désir dans les flots de l'oubli.
En un crépitement mon ardeur s'est éteinte...
Et si je ne suis plus qu'un esprit ennobli,
Mes vers conserveront mon amoureuse empreinte.
J'ai noyé mon désir dans les flots de l'oubli...

J'ai banni de mon coeur la vie et ses chimères.
La Mort n'animera d'un souffle plus serein...
Je connaîtrai la Nuit et ses divins mystères,
Mes jours s'écouleront sans peine et sans entrain.
J'ai banni de mon coeur la vie et ses chimères...

J'ai revêtu mon corps d'un chaste voile gris.
Honte à vous, qui osez devant moi ces caresses !
Ma chair s'est desséchée, mes seins se sont flétris
Dans l'attente déçue... Je rêvais de tendresses...
J'ai revêtu mon corps d'un chaste voile gris.

L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
© 2018, Dominique THUSSIER.


(Photo : D. Thussier)


RENÉE VIVIEN, HAILLONS

Renée VIVIEN, Haillons, poèmes.
Oeuvre posthume (1910)

en téléchargement gratuit.



SPLEEN

Mon coeur est tombé dans un puits de tristesse...
Le chagrin du Jour n'a pu m'en consoler.
La Lune sourit comme une pauvre altesse,
Dans un ciel heureux, tardant à s'envoler...

Priant sous son astre, un poète agonise...
De sombres pensées s'exhalent chaque soir.
Pleurant à la Nuit sa douleur incomprise,
Il agite en vain ses mots dans l'encensoir !

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Photo : Wikimedia.
Alphonse Osbert, Inspiration, 1927.



mercredi 29 janvier 2020

POURQUOI LA LICORNE ?

Il peut tout d'abord sembler étrange que la communauté LGBTQ+ se soit appropriée depuis peu la Licorne comme emblème. Cette fameuse Licorne de la mythologie, à la fois mâle et femelle, et aux multiples aspects : initiatique, ésotérique, spirituel, alchimique... Traditionnellement associée à la Vierge Marie au travers des nombreuses représentations de la Dame ou Jeune Fille à la Licorne, elle est à la fois symbole du Christ, de la pureté, de l'Androgyne, de la pierre philosophale, de la quête du Graal en soi... Ce Graal qui serait, entre autre, l'accomplissement de ce sentiment d'unité en notre être - la réconciliation, l'harmonisation du masculin et du féminin intérieurs - afin de parvenir à le refléter, le rayonner dans la plénitude de notre vie... Bref, réaliser au final notre être androgyne ! Un Idéal certes... Car nous n'en sommes qu'au tout début de cette prise de conscience planétaire, laquelle ne peut se faire sans souffrance - puisqu'il faut tout d'abord passer par la conscientisation de notre propre dualité intérieure, la comprendre, l'accepter, pour convenir au final que ces deux énergies primordiales qui nous animent ne peuvent en aucun cas être reniées... Mais alors, et la non-binarité de genre, me direz-vous !? Je pense qu'il y a eu l'humain binaire, qu'avec lui coexistera l'humain non-binaire, puis dans des temps plus lointains - les ésotéristes, notamment Rudolf Steiner, parlent de quelques millénaires ! -, l'Humanité sera tout bonnement parvenue au stade de l'Androgyne. À méditer...


Pour en savoir plus sur la Licorne :



Photo : Wikimedia.
Domenico Zampieri, La jeune fille et la Licorne.

FEMME

Le satin de ton corps
S'offre à mes regards avides...
En moi, tout a faim de découvertes !
Mes lèvres s'entr'ouvrent,
Mes doigts tremblent,
Mes regards mouillés s'attachent
À tes paupières bleutées -
Closes de désir...

Je n'ai jamais vu de corps qu'en rêve !

Ta nudité, aux formes gracieuses,
Cette pâleur qui te rend presque irréelle,
Me font te croire
Improbable :
Jamais tant de Beauté ne se fit
Jour dans ma vie...

Je te contemple -
Tel un mirage dans le lointain...
Je reconnais pourtant,
Le souffle du Désir
S'échapper de tes lèvres entr'ouvertes...
J'entends le sublime appel -
Impérieux -
D'un murmure exalté...

Mais que peut mon désir ?

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.


Photo : Wikimedia. 
Zsigmond Vajda, The Muse.

DE LA NON BINARITÉ, SELON RENÉE VIVIEN... ET MOI-MÊME.

Jusqu'à il y a très peu d'années, les termes pour définir l'identité "sexuelle" - et non encore de "genre" ! - d'une personne, étaient : hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, puis transsexualité... Malheureusement, pour celui ou celle qui ne se reconnaissait véritablement dans aucune de ces définitions - puisque l'identité de genre n'était aucunement prise en compte - le questionnement identitaire perdurait plus que jamais, accompagné du constant malaise de se sentir un être à part, esseulé, incompris, en survivance au beau milieu de ses "semblables" si dissemblables... Lorsque la lumière enfin se fit, avec l'apparition inespérée de ce merveilleux vocable sur le devant de la scène médiatique : non-binarité !!! Et là, de surcroit, il n'était plus question de "sexualité", mais tout bonnement de "genre" ! Ne se sentir ni homme ni femme, ou tantôt l'un tantôt l'autre, et/ou les deux à la fois... Oui, Renée Vivien a bel et bien vécu cette non-binarité - cela ne fait désormais pour moi plus aucun doute... Mais le mot - bien qu'elle tenta de définir cet étrange et troublant état d'âme et d'être, entre autres dans certains de ses poèmes, ou romans, notamment "Une femme m'apparut", et "L'Être double" qu'elle publia sous son second pseudonyme (Paule Riversdale) - le mot, dis-je, était loin d'avoir vu le jour ! Il allait falloir attendre encore plus d'un siècle... Cependant, bien que le fait de pouvoir mettre un mot sur ce que nous sommes ne va peut-être pas pour autant changer notre vie, cela enlève néanmoins le poids d'un fardeau - de mal-être, d'angoisses, d'appréhensions et d'irrésolutions... - considérable ! Car avec le terme : gender fluid ou de genre fluctuant complémentaire de ce premier le plus souvent -, il devient enfin possible de constater que les choses sont beaucoup plus simples qu'on ne le pensait, car, tout comme pour l'identité sexuelle, l'identité de genre n'étant aucunement une question de choix, il suffit d'accueillir, d'accepter ces fluctuations de genre lorsqu'elles se présentent, lesquelles se manifestent le plus souvent en fonction des personnes avec lesquelles on interagit, et ce, bien indépendamment de notre volonté - ce qui est on ne peut plus perturbant et déstabilisant, tant qu'on n'en a compris la raison... - et faire, une bonne fois pour toutes, la paix avec cet homme et cette femme qui doivent cohabiter en la personne que l'on est, et qu'il va nous falloir apprendre à aimer. Oui, commencer par l'amour de soi, au lieu de continuer à attendre de la part d'un être espéré et jamais rencontré, un sentiment d'amour, voire même simplement d'acceptation, et qui ne viendra peut-être jamais... 

(À suivre)

DE LA NON-BINARITÉ ? SELON RENÉE VIVIEN ?

Second poème...

LA DOUBLE AMBIGUÏTÉ 

J’écoute avidement tes paroles dans l’ombre…
Je goûte les langueurs et les parfums du lit
Et la complicité des ténèbres, où sombre
La Pléiade d’or que Sélanna pâlit.

Tu souris, déployant ta chevelure blonde,
Et le sommeil répand des pétales d’azur.
La musique s’éteint. La nuit glisse sur l’onde
Harmonieusement, ainsi qu’un cygne obscur.

Ma bouche a possédé ta bouche féminine
Et mon être a frémi sous tes baisers d’amant,
Car je suis l’Être Double, et mon âme androgyne
Adore en toi la vierge et le prince charmant.

Paule RIVERSDALE,
Échos et Reflets, 1903.


mardi 28 janvier 2020

SI...

En l'intimité séductrice de ce lieu,
Cette manière impromptue
De s'approcher l'une de l'autre -
Avec des étonnements pathétiques -
Relève presque de l'Art...

Nos voix pourraient s'unir
Dans un même essor plaintif,
Nos mots, se mêler tendrement
Sur cette page vierge...

Tu tremperais dans le sang
Jaillissant de mon coeur-encrier
La plume de ton désir :
Le papier étancherait ma blessure,
Et tu tournerais les pages...

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : Wikimedia.
Angelica Kauffmann, L'Artiste dans le personnage du Dessin recueillant l'Inspiration de la Poésie, 1782.


LACUNES ?

J'aimerais te réciter des poèmes...
C'est bien la seule chose que je sache
Faire en amour !
Je te parlerai de la Lune
Et de ses soeurs les étoiles,
De l'onde frémissante
D'un tout pudique désir,
De l'opiniâtre caresse du vent -
Sensorielle à souhait !...
Mais surtout de la Nuit,
De ce Néant nommé
Nuit...
Reposons-nous d'amour,
Dormons un peu de désir,
Et jouissons de sérénité !

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : Wikimedia.
Louis Janmot, Un soir.

lundi 27 janvier 2020

DE LA NON-BINARITÉ ? SELON RENÉE VIVIEN ?

Un poème parmi tant d'autres...

SONNET

Ta royale jeunesse a la mélancolie
Du Nord où le brouillard efface les couleurs.
Tu mêles la discorde et le désir aux pleurs,
Grave comme Hamlet, pâle comme Ophélie.

Tu passes, dans l'éclair d'une belle folie,
Comme Elle, prodiguant les chansons et les fleurs,
Comme Lui, sous l'orgueil dérobant tes douleurs,
Sans que la fixité de ton regard oublie.

Souris, amante blonde, ou rêve, sombre amant.
Ton être double attire ainsi qu'un double aimant,
Et ta chair brûle avec l'ardeur froide d'un cierge.

Mon coeur déconcerté se trouble quand je vois
Ton front pensif de prince et tes yeux bleus de vierge,
Tantôt l'Un, tantôt l'Autre, et les Deux à la fois.

Renée VIVIEN,
Évocations, 1903.

Photo : Wikipedia.
Renée Vivien.

À découvrir : LA LICORNE DU GENRE !

Un formidable outil, à la fois ludique et éclairant, qui permet, notamment aux personnes en questionnement identitaire, de se situer sur plusieurs échelles concernant :
• l'identité de genre
• l'expression de genre
• l'attirance émotionnelle
• l'attirance sexuelle

Vous pouvez même télécharger votre Licorne personnalisée gratuitement :
https://unicorn.mrtino.eu/

dimanche 26 janvier 2020

LE TOMBEAU REFLEURI

Dans le plus douloureux matin,
Baignée de pleurs et de bruine,
J'ai parcouru le long chemin
Qui mène aux tombes en ruine. 

Mes mains tremblaient au gré des fleurs...
Une bien glaciale brise
Venait fouetter leurs pâleurs
Sans grand égard... Ô ma Promise ! 

Quand j'accours au lointain appel,
Au souvenir que tu m'adresses...
Lorsque mon âme et ses caresses
Pleurent à flot intemporel !

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.

Photo : D. Thussier.

INVOCATION

Tel un fier pavillon, je veux hisser mon coeur,
Et pousser dans les airs, vers les lointains espaces,
Les hauts cris de l'Amour, quand sereine tu passes
Alentour du grand sanctuaire où prie le choeur...

Femmes sont réunies en ce jour de liesse,
L'encens fume, et les chants vont célébrer la Nuit,
La Lune, ce miroir virginal où reluit
Tout l'Amour qu'ont nos Soeurs pour la Grande Déesse.

" Ô Mère, tu nous vois par milliers implorant
Ton secours, ce miracle appelé la tendresse...
Tu nous entends gémir, quand le Désir oppresse
Notre âme esseulée qui suit son propre courant.

Si le "crime" est l'Amour qui garde le corps vierge,
Qui respecte le coeur lorsqu'il s'en fait l'amant,
Qui s'affaire à donner - sans vouloir - noblement,
Brûlant, religieux, comme un très humble cierge !?!

Dis-nous, Mère, pourquoi !?! Que faisons-nous ici ???
Il semble qu'en ce lieu tu nous aies oubliées...
Rien n'est fait pour notre âme ! Où sont nous alliées ?
Ce soir, au nom de vous, mes Soeurs, je crie merci !!! "

Je me suis relevée, de larmes ruisselante,
L'air déjà fraîchissait en dépit des flambeaux...
Sur l'ébène du Ciel, tel un astre en lambeaux,
La constellation des Gémeaux, palpitante,

Ravivait, enfiévrait mon double être blessé.
Si pour toi, j'ai gardé mon âme d'androgyne,
Pour elle seule suis la femme qu'on devine...
J'ai aimé d'aussi loin que l'on m'a repoussé !

Un froid fige la Nuit, mon ultime espérance,
Et je dois mettre un terme aux tourments de mon coeur.
JE N'ATTENDAIS QUE TOI !!! Ton silence est vainqueur...
Aime-toi, aime-le, aime-la sans souffrance.

L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
© 2018, Dominique THUSSIER.

Photo : Wikimedia.
Alphonse Osbert, Songs of the Night, 1896.

LE QUATTRO STAGIONI

Cette aube vivaldienne aux ferveurs de Printemps
Ressuscite mon âme à des joies puériles...
L'eau coule en ce bassin de marbre, et ces fébriles
Amours trempent leurs pieds au bain de notre Temps.
 
Si l'Estate survient : musique, ardeurs classiques...
Pour moi, c'est l'Absolu à vivre auprès de toi !
Et des mots à pleurer sur ton sein, une Foi
À transcender nos coeurs, des ébats syntaxiques... 

Ma plume te caresse... Automne... Cheveux roux...
Toi, ma saison mature - ô ivresse première ! -,
Mon rêve le plus doux, ma source de Lumière,
Mon clair-obscur d'aimer, ma rigueur sans courroux... 

Viens jeter ton Hiver sur ma lente Agonie,
Meurtrir mon désespoir de promesses d'Amour...
Éteindre d'un soupir ce qu'il reste de jour
En mon âme esseulée, brisée, indéfinie.


© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.

Alphonse Mucha : Printemps, Été, Automne et Hiver, 1898.
Photos : source_Wikimedia. 





vendredi 17 janvier 2020

LUCIDITÉ

Peut-on se tenir encore
À la ficelle d'une espérance
Effilochée...
Mon coeur voulait s'y pendre !
Et il s'est morcelé en vers
Brûlants de tout ce qui aurait pu naître
D'Elle et de moi...
Je distinguais son corps
Comme au travers d'une brume...
Mais après tout,
Peut-être n'avait-il jamais été lui-même
Que brume...
Poussière de chimères !?
Elle était fausse, Femme,
Funestement fatale...
Mon nuage part en flocons,
Et j'atterrirai sans douceur.

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.


Photo : Wikimedia.
Kasimir Malevich, Carré noir sur fond blanc, 1915.

mardi 14 janvier 2020

VERS TOI...

Au souvenir de tes regards,
Mon coeur s'est épris, à nouveau,
De leur suavité...
Le mysticisme de ta Lumière
M'ayant révélé
Mon identité,
Lointaine et véritable,
Intemporelle...
De notre oeuvre -
Immuable à présent -
J'ai rassemblé les pièces :
Le Temps les avait dispersées
Dans son Néant !
Au souvenir de tes regards,
Mon esprit s'est tourné
Vers l'Éther...

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.


Photo : D. Thussier.

jeudi 9 janvier 2020

BACCHANTE TRISTE

Le jour ne perce plus de flèches arrogantes
Les bois émerveillés de la beauté des nuits,
Et c'est l'heure troublée où dansent les Bacchantes
Parmi l'accablement des rythmes alanguis.

Leurs cheveux emmêlés pleurent le sang des vignes,
Leurs pieds vifs sont légers comme l'aile des vents,
Et le rose des chairs, la souplesse des lignes,
Ont peuplé la forêt de sourires mouvants.

La plus jeune a des chants qui rappellent le râle :
Sa gorge d'amoureuse est lourde de sanglots.
Elle n'est point pareille aux autres, – elle est pâle ;
Son front a l'amertume et l'orage des flots.

Le vin où le soleil des vendanges persiste
Ne lui ramène plus le généreux oubli ;
Elle est ivre à demi, mais son ivresse est triste,
Et les feuillages noirs ceignent son front pâli.

Tout en elle est lassé des fausses allégresses.
Et le pressentiment des froids et durs matins
Vient corrompre la flamme et le miel des caresses.
Elle songe, parmi les roses des festins.

Celle-là se souvient des baisers qu'on oublie...
Elle n'apprendra pas le désir sans douleurs,
Celle qui voit toujours avec mélancolie
Au fond des soirs d'orgie agoniser les fleurs.

Renée VIVIEN,
Études et Préludes, 1901.


Photo : Wikimedia.
Frederic Leighton, Bacchante.


ÂME EN AMOUR

Pirouette sur la Lune...
Un éternuement d'étoiles...
État d'une âme importune,
En grand besoin de fortune :
De ce coeur que tu me voiles...

Délire heureux et meurtri...
Fervente extase du Jour !
La Nuit s'immole en un cri...
Je fais la chasse - et le tri ! -
Aux mots sans droit de séjour.

Folle, fou de Toi, ô Muse !
Doublement épris d'ivresse,
Laisse qu'un rien ne m'amuse...
Je t'aime de Foi obtuse...
Alors, tue-moi de tendresse !

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Photo : Wikimedia.
Antoine Watteau, Mezzetin.


mercredi 1 janvier 2020

LE NOM DE MARIE

Dans les périls, dans les angoisses, dans le doute, pense à Marie.
Si tu la suis, tu ne dévies pas.
Si tu la pries, tu ne désespères pas.
Si tu la consultes, tu ne te trompes pas.
Si elle te soutient, tu ne tombes pas.
Si elle te protège, tu ne crains rien.
Si elle te conduit, tu ne fatigues pas.
Si elle t'est favorable, tu parviens au but.

Saint Bernard de CLAIRVAUX.
(1090-1153)

Photo : D. Thussier.
Vierge en majesté, Chapelle de la Cordelle, Vézelay.


Ô DIVA DE MON RÊVE ! (Extrait)

... Dès notre entrée, les deux invités chers à ma Dame s'étaient levés d'un même bond, puis tournés, le visage illuminé d...