Tel un fier pavillon, je veux hisser mon coeur,
Et pousser dans les airs, vers les lointains espaces,
Les hauts cris de l'Amour, quand sereine tu passes
Alentour du grand sanctuaire où prie le choeur...
Femmes sont réunies en ce jour de liesse,
L'encens fume, et les chants vont célébrer la Nuit,
La Lune, ce miroir virginal où reluit
Tout l'Amour qu'ont nos Soeurs pour la Grande Déesse.
" Ô Mère, tu nous vois par milliers implorant
Ton secours, ce miracle appelé la tendresse...
Tu nous entends gémir, quand le Désir oppresse
Notre âme esseulée qui suit son propre courant.
Si le "crime" est l'Amour qui garde le corps vierge,
Qui respecte le coeur lorsqu'il s'en fait l'amant,
Qui s'affaire à donner - sans vouloir - noblement,
Brûlant, religieux, comme un très humble cierge !?!
Dis-nous, Mère, pourquoi !?! Que faisons-nous ici ???
Il semble qu'en ce lieu tu nous aies oubliées...
Rien n'est fait pour notre âme ! Où sont nous alliées ?
Ce soir, au nom de vous, mes Soeurs, je crie merci !!! "
Je me suis relevée, de larmes ruisselante,
L'air déjà fraîchissait en dépit des flambeaux...
Sur l'ébène du Ciel, tel un astre en lambeaux,
La constellation des Gémeaux, palpitante,
Ravivait, enfiévrait mon double être blessé.
Si pour toi, j'ai gardé mon âme d'androgyne,
Pour elle seule suis la femme qu'on devine...
J'ai aimé d'aussi loin que l'on m'a repoussé !
Un froid fige la Nuit, mon ultime espérance,
Et je dois mettre un terme aux tourments de mon coeur.
JE N'ATTENDAIS QUE TOI !!! Ton silence est vainqueur...
Aime-toi, aime-le, aime-la sans souffrance.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
© 2018, Dominique THUSSIER.
Photo : Wikimedia.
Alphonse Osbert, Songs of the Night, 1896.