mardi 8 septembre 2020

Ô DIVA DE MON RÊVE ! (Extrait)

...
Dès notre entrée, les deux invités chers à ma Dame s'étaient levés d'un même bond, puis tournés, le visage illuminé d'une semblable joie - qu'ils me parurent sincèrement éprouver - vers la Maîtresse de ces lieux, qui avait le don - je le compris à cet instant - de raviver cette petite lueur veillant en toute âme d'une certaine élévation, et que je nommerai : l'amour de la Dignité. Quiconque posait les yeux sur sa personne, se trouvait fatalement ébloui par sa Beauté - laquelle, aussi étrange que cela puisse paraître, ne semblait pas résider précisément dans son apparence. Sa forte corpulence, son port majestueux dans son naturel, le rayonnement inexprimable de ses yeux sombres... nous en imposaient malgré Elle. En fait, ce ravissement auquel il était impossible de se soustraire - à qui avait eu la grâce ou la témérité de s'y exposer -, ne procédait véritablement que d'une perception inconsciente de l'aura merveilleuse qui irradiait de son âme, et faisait ainsi passer au second plan, des attraits qui sans cela eussent été déjà troublants par eux-mêmes.
...

Ô DIVA DE MON RÊVE !, roman.
© 2018, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.






vendredi 7 août 2020

DOMINIQUE THUSSIER, LA FEMME REFLETS

Dominique THUSSIER, La Femme Reflets, poésie, 2019.

en téléchargement gratuit.



dimanche 2 août 2020

DOMINIQUE THUSSIER, SPONTANÉITÉS

Dominique THUSSIER, Spontanéités, paroles d'âme, 2019.

en téléchargement gratuit.



vendredi 17 juillet 2020

DOMINIQUE THUSSIER, FATIDIQUE NOVEMBRE

Dominique THUSSIER, Fatidique novembre, nouvelle, 2019.

Ebook au format PDF
en téléchargement gratuit.


jeudi 9 juillet 2020

DOMINIQUE THUSSIER, Ô DIVA DE MON RÊVE !

Dominique THUSSIER, Ô Diva de mon rêve !, roman, 2018.

en téléchargement gratuit.

vendredi 26 juin 2020

CRI D'AMOUR

La Nuit, dans sa torpeur, me porte vers l'Éther,
Et je traîne en secret les langueurs de mon ombre...
Mon amour irradie, et ma tristesse sombre
En un soupir perdu dans ce vaste Univers !

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Alphonse Osbert, La nymphe endormie, 1905.
Photo : source_Wikimedia.

dimanche 21 juin 2020

INTIMITÉ VESPÉRALE

Je me souviens d'un soir où régnait le Silence...
Un grand jour se mourait de toute sa splendeur,
Et la Lune, aux rayons d'une clarté intense,
Se mirait en nos yeux, sondant leur profondeur...

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Peder Severin Krøyer,
Summer evening at the South beach, Skagen (study), 1893.
Photo : source_Wikimedia.

jeudi 11 juin 2020

LA PORTE...

La porte est ouverte, je crois...
Mais mon corps n'a même plus la force d'avancer,
De traîner ses pas,
Et vers quel hypothétique bonheur !
Tant de fois leurré, fourvoyé, désabusé...
Il a jeter son veto d'impuissance
Sur mes sens, ma volonté,
Ma ferveur et ma foi...
Pourquoi devrait-on se traîner encore, et toujours,
Quand il n'y a rien à gagner -
Pas même la paix de l'âme !?
Autrefois, j'ai cru que derrière cette porte
Une femme m'attendait...
La porte est ouverte, je crois...
Mais je ne la pousserai même pas.

© 2020, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.

mercredi 20 mai 2020

DOMINIQUE THUSSIER, L'AGONIE D'UN DÉSIR

Dominique THUSSIER, L'Agonie d'un désir, poèmes, 2018.

Ebook au format PDF
en téléchargement gratuit.


mardi 19 mai 2020

DESTINÉE

Je marchais titubant, et traînant la douleur
D'un lointain désespoir... Mes espérances vaines
S'exhalaient vers un Ciel muet à mon malheur
Et sourd à ma colère... Offrande sans valeur
De mes chants composés en guise de neuvaines !

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.

Photo : D. Thussier.



lundi 11 mai 2020

HAÏKU ET PHOTO

Voici la part d'ombre...
En regard de la lumière 
Et d'un coeur solaire.

© 2020, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.




lundi 20 avril 2020

HAÏKU ET PHOTO

Venez vous confier
Entre ces feuilles et branches :
Je suis tout ouïe !

© 2020, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.

jeudi 26 mars 2020

LES TRACÉS DU DESTIN

Mon silence est obtus,
Ma tendance innée déniée,
Car l'aile frivole de l'Amour
N'évente plus ma conscience.
Mon miroir est la Nuit,
Ma tristesse alanguie languit
Après toute certitude...
Mais la Foi défunte,
Comment pourrait-elle renaître ?
Je laisse aller ma vie,
Ma route se dérouler...
Je parcours tous mes chemins,
Je gravis toutes mes marches -
Prédestinés.
Puisqu'on ne crée rien,
Qu'on insuffle seulement
Un peu de conscience
En tout acte, pensée, silence -
Si temporairement latents...
Je joue une vérité
Quadrillée
Par tous les aléas de mon propre Destin :
Je joue mon rôle -
Je ne suis qu'un rôle.

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.

mercredi 25 mars 2020

DE CE QUE DEVRAIT ÊTRE TOUTE OEUVRE D'ART RELIGIEUSE

L'oeuvre d'art religieuse ne s'adresse pas au "croyant", tel que la plupart entendent communément ce mot. Elle s'adresse bien plutôt aux croyants en l'âme, en l'existence de l'âme ! S'il est un mot que je n'ai cessé d'employer toute ma vie, ce n'est pas le mot "amour" - un mot bien vain, à mon gré, dont le sens a été plus que galvaudé jusqu'à nos jours -, mais bien le mot "âme" ! Un mot presque magique. Un mot clef, qui, lorsqu'il est prononcé avec foi, ferveur, désespoir aussi quelquefois, mais surtout humilité, peut alors nous ouvrir, et ce, à tout instant - pas selon notre volonté, mais bien selon celle de cet indicible qui est au-dessus de soi - à ce monde, à ce plan astral plus ou moins lumineux selon notre état d'âme du moment, et en lequel tous les véritables artistes viennent puiser. Quant aux grands mystiques, ils accéderont  plus volontiers aux plans mental et divin.Tout artiste est un médium - pour le meilleur et/ou pour le pire... Mais nécessairement, pour exprimer le meilleur, il faut être passé par la descente aux enfers... de l'âme, afin de pouvoir y remonter quelques parcelles de son trésor entrevu, à la lumière ! Ainsi, toute oeuvre d'art - qu'elle soit musicale, poétique, littéraire, picturale, etc... dans la mesure où son créateur ne perd pas de vue cette essence divine qu'est l'âme, et en l'occurrence je parle ici précisement de peinture dans l'art religieux -, n'a véritablement un sens, une utilité, une nécessité que lorsqu'elle s'est faite pure réceptacle de cette énergie puisée en le divin en soi, mais surtout au-dessus de soi, et ce, afin que tous les "croyants" en l'existence de l'Âme puisse venir s'y recueillir, s'y purifier, s'y régénérer... Et cela, simplement en vertu d'un très humble acte de contemplation. Alors, contemplons !

© 2020, Dominique THUSSIER.


Fra Angelico, L'Annonciation de San Giovanni Valdarno.
Photo : source_Wikimedia.




mardi 24 mars 2020

LE CHANT DU PRINTEMPS (suite)


I I

Trop faible de t'aimer
Pour chanter plus fort que ma joie
De croire
Au Ciel que tu as su m'entr'ouvrir...
Il fait jour, soleil, vie,
Et ma solitude s'étire -
À peine sortie des bras
Du sommeil de l'anéanti :
Mes mains regardent,
Mes yeux caressent,
Je suis à l'écoute de ton parfum,
Je respire ta lumière,
Je bois tes longs silences...
J'écris ces quelques lignes,
Et transcendé(e),
J'irradie le miracle de ton âme
Faite mienne.

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : source_Wikimedia.
Guillaume Seignac, Virginité.

lundi 23 mars 2020

LE CHANT DU PRINTEMPS (suite)

I

Bleu,
Comme ton âme éprise
De tout ce qui peut ravir l'âme...
Je prends tout mon temps,
Loin de toi - puisque tu es là,
En ma demeure :
Reine établie d'un regard,
D'un sourire esquissé,
Depuis que j'ai su...
Je suis à présent part de toi !
Dévoué(e) de toute abnégation,
Amoureuse et silencieuse...
Comme jamais aucun miracle ne le rendit possible
Avant toi...
Car tu m'as ravi(e) aux ténèbres de l'égoïsme,
Tu as su transcender le peu d'Amour
Qui pleurait encore en moi,
Tu m'as élevé(e) vers un Ciel
Bleu,
Comme ton âme éprise
De tout ce qui peut ravir l'âme.

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : source_Wikimedia.
Alphonse Mucha, Documents décoratifs, 1901.

dimanche 22 mars 2020

LE CHANT DU PRINTEMPS

Il y a le bleu d'un Ciel qu'on avait oublié,
Et une vigueur nouvelle qui s'éveille
Du plus profond de notre être.
Toute la Nature sourit par son éveil même !
Je sens les arbres prêts à s'élancer vers l'Azur,
De toute la virilité de leur bras tendus,
Qui, de patience immémoriale,
Croissent toujours en quête de l'étreinte suprême.
Les oiseaux ont rythmé l'air de leurs chants,
Soubresauts vocaux... Pétillements,
Effervescences de Vie...
Des ébats à tire-d'aile,
Danses, sifflements,
Cris d'euphorie...
Ah ! La divine expression d'une Nature en bien-être !
Les bourgeons ne tarderont pas à saluer,
De leurs éclats,
L'Aube qui réchauffe leur naissance.
Enfin, les fleurs pointeront
Leurs petites têtes multicolores :
Il y aura du Blanc, de l'Or,
Une verdure toute ravivée,
Pour célébrer le Ciel, l'Onde ineffable...
En fait, l'azur de notre Ciel,
Et celui de tes yeux.

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.


mercredi 18 mars 2020

À LA FEMME AIMÉE... Préface

Choix de poèmes de Renée VIVIEN,
par Dominique Thussier.

PRÉFACE

Qui fut réellement Pauline Tarn, alias Renée Vivien ? Sa vie et son oeuvre ont certes fait couler beaucoup d'encre, mais pour apporter quelles réponses, donner quelles certitudes ?
Après être demeurée un certain temps dans l'oubli, c'est grâce à la merveilleuse initiative de Régine Deforges, en 1986, que son oeuvre poétique complète fut rééditée, et une nouvelle biographie publiée. Nous n'en étions pas encore à l'heure de l'Internet, et tous ses livres, de même que ceux de ses précédents biographes, étaient devenus introuvables ! Ainsi de nombreuses personnes eurent enfin la possibilité de découvrir, ou redécouvrir cette poétesse qui s'était toujours crue incomprise et mal aimée... Et pour sûr, la critique de son époque n'avait pas été des plus tendres avec ces premières femmes auteurs qui osaient aborder ouvertement des thèmes plutôt controversés, comme le féminisme et l'homosexualité féminine... Pourtant, Renée Vivien ne s'est jamais voulue subversive, n'a jamais prétendu à l'accession à une quelconque notoriété (néanmoins, il nous est permis de penser qu'elle aurait certainement souhaité, et ce, d'une manière plus que légitime, être
reconnue un tant soit peu parmi ses pairs du milieu des Arts...) ; elle voulait
seulement exprimer, partager son univers particulier, avec le bien pusillanime espoir que celui-ci serait apprécié, mais surtout compris, par quelques âmes qu'elle espérait d'une sensibilité toute semblable à la sienne.
Si certains l'on dépeinte comme un être évanescent, d'une extrême fragilité..., d'autres comme une femme moderne, libérée, qui aurait entièrement assumé son identité sexuelle avant l'heure... En réalité, Renée Vivien était avant tout une âme, un être mystique, qui vivait l'Amour - le but et le sens véritable de son existence, puisqu'il était comme pour la plupart des artistes, la source unique de son inspiration - sur un plan quasi éthéré, en survivant toutefois, tant bien que mal, dans un corps avec lequel elle ne
parvenait à se réconcilier. Elle rêvait d'incarner un personnage androgyne : une femme de force et de douceur, un homme de dévotion et de raffinement... Bref, ce prince-princesse charmant, tant de fois évoqué, et qu'elle avait parfois cru reconnaître en certaines femmes aimées... Nathalie suscitera une passion
révélatrice pour la Femme, mais surtout dévastatrice, car Pauline ne pourra la
vivre avec elle aussi densément dans la chair... Violette suscitera une passion
révélatrice pour les Arts, mais surtout une amitié pour le moins ambiguë... - en
tout cas, une relation qui n'aura peut-être pas été aussi bénéfique qu'on a voulu
le laisser entendre, car, au final, cette dernière plongera Pauline dans un
sentiment de culpabilité démesuré, lequel sera à l'origine de sa déchéance
alcoolique, qui la mènera jusqu'à sa mort. En vérité, ni l'une ni l'autre n'auront
été pour elle, et cette bien-aimée, et cette grande amie, dont elle avait si
hautement rêvé, ou plutôt qu'elle avait idéalisées... Quant à Kérimé , elle
demeurera son plus beau rêve oriental... Et même si leur passion fut davantage
vécue sur le mode épistolaire, de nombreuses affinités culturelles, ainsi qu'une une grande complicité, auront été à l'origine de leur rapprochement de corps, mais surtout, d'âmes...
Mais alors... Et si l'Amie, la véritable, celle dont le tendre amour allait perdurer dans le temps, n'avait été autre que celle à qui la quasi totalité de son oeuvre fut dédiée, celle qui restera à son chevet jusqu'au dernier instant ?

À la mémoire d'Hélène de Zuylen.
(1863-1947)

© 2019, Dominique THUSSIER.

Ebook au format PDF
En téléchargement gratuit.


PÈLERINAGE

Il me semble n’avoir plus de sexe ni d'âge,
Tant les chagrins me sont brusquement survenus.
Les Temps se sont tissés… Et me voici pieds nus,
Achevant le terrible et long pèlerinage…

Je sais que l'aube d'or ne sait que décevoir,
Que la jeunesse a tort de suivre les chimères,
Que les yeux ont trompé…Mes lèvres sont amères…
Ah ! que la route est longue et que lointain le soir !

Et la procession lente et triste défile
De ces implorateurs que lasse le chemin.
Parfois on me relève, une me tend la main,
Et tous nous implorons le Divin Soir tranquille !

Renée VIVIEN,
Haillons (oeuvre posthume), 1910.

Photo : source_Wikimedia.
Louis Janmot, Réalité.

mardi 17 mars 2020

NOCTURNE

J'adore la langueur de ta lèvre charnelle
Où persiste le pli des baisers d'autrefois.
Ta démarche ensorcelle,
Et la perversité calme de ta prunelle
A pris au ciel du nord ses bleus traîtres et froids.

Tes cheveux, répandus ainsi qu'une fumée,
Clairement vaporeux, presque immatériels,
Semblent, ô Bien-Aimée,
Recéler les rayons d'une lune embrumée,
D'une lune d'hiver dans le cristal des ciels.

Le soir voluptueux a des moiteurs d'alcôve ;
Les astres sont comme des regards sensuels
Dans l'éther d'un gris mauve,
Et je vois s'allonger, inquiétant et fauve,
Le lumineux reflet de tes ongles cruels.

Sous ta robe, qui glisse en un frôlement d'aile,
Je devine ton corps, – les lys ardents des seins,
L'or blême de l'aisselle,
Les flancs doux et fleuris, les jambes d'Immortelle,
Le velouté du ventre et la rondeur des reins.

La terre s'alanguit, énervée, et la brise,
Chaude encore des lits lointains, vient assouplir
La mer enfin soumise...
Voici la nuit d'amour depuis longtemps promise...
Dans l'ombre je te vois divinement pâlir.

Renée VIVIEN,
Études et Préludes, 1901

Photo : Source_Wikimedia.
John William Godward, The Day Dream, 1920.

jeudi 12 mars 2020

RENÉE VIVIEN... NON-BINAIRE ET GENDER FLUID ?

Au travers de certains de ses poèmes, ou autres écrits, il nous paraît désormais évident que Renée Vivien fit explicitement allusion, et ce, à maintes reprises, à cet état d'âme et d'être très complexe à vivre tout autant qu'à décrire - alors qu'il n'existait aucun mot pour cela - et que l'on nomme aujourd'hui : non-binarité de genre. Néanmoins, son amour, et son attrait pour la Femme - véritable Muse qui ne cessa d'inspirer toute son oeuvre - furent par contre exclusifs. Renée Vivien... à la fois lesbienne et troubadour, fervente disciple de Sappho et chantre de l'amour courtois !
Ces deux célèbres photos montrent la poétesse telle qu'elle aurait voulu, je pense, qu'on la perçoive dans ses écrits - c'est-à-dire au féminin, mais également quelquefois aussi, au masculin... ou plutôt, dirai-je, sous son aspect androgyne - et que l'époque ne permettait pas vraiment aux femmes d'exprimer publiquement. Il est vrai que certaines d'entre elles, auteurs ou artistes, au caractère très extraverti, oseront le faire, cependant ; mais ce ne sera pas le cas de Renée Vivien, qui souffrira d'un profond mal être, tout au long de son existence...

"...Car je suis l'Être Double, et mon âme Androgyne
Adore en toi la vierge et le prince charmant."

La double ambiguïté.
Paule Riversdale,
Échos et Reflets, 1903.



mardi 10 mars 2020

JE VOYAIS... MAIS VOUS...

Que m'apparaissez-vous au coucher de mon coeur !
Lorsque je vois mourir l'été, jour après jour...
Et comblée de grisaille, en l'austère séjour,
Dédaigne, oublie, coudoie un amour de rancoeur...

J'entendais s'élever chaque nuit le grand choeur
Des âmes mortes, ou mourantes... en retour...
Parfois même voyais quelque étoile alentour
Éclairer ce néant d'un rai à contre-coeur !

Tout m'était devenu rien, mais d'un rien qui est.
Qu'on ne peut ne pas voir !... Qui demeure quiet ?
Mais le Bonheur ! Oui, cette insulte à l'âme en peine...

Il fait froid, et ce soir, sous le plus beau couchant,
Je me prends à rêver de Vous, l'âme sereine...
Puis je crois... Et je meurs d'écrire un nouveau chant...

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.

Photo : Wikimedia.
Claude Monet, Soleil couchant sur la Seine.

samedi 7 mars 2020

UNE CONFESSION

Retrouver l'esprit de dévotion, de solitude, de recueillement...
Je me confesse : je ne crois plus depuis bien longtemps en l'amour ! La plupart de mes poèmes ont été écrits au temps de la naïveté de ma jeunesse. Platonique, j'ai aimé, certes, très haut, très fort... mais toujours à sens unique. Aussi, en publiant ou mettant au propre toutes mes oeuvres, outre le fait que cela réveille en moi un indescriptible déchirement identitaire, une véritable souffrance de l'âme, je ne peux m'empêcher de penser, au final, que l'amour, la vie, ma vie, n'auront été en fait pour moi qu'une vaste supercherie - car n'en est-ce pas une que de vouloir s'obstiner à dépeindre une passion, un bonheur, un soleil... là où il n'y en a jamais eu ?
À force de s'épancher en vain un coeur finit par se déssécher. Quelle étrange expérience que de ne plus éprouver le moindre sentiment... Moi qui ne vivais que par et pour le sentiment, je n'ai plus de sentiments ! Une sorte d'épreuve pour un poète... Ou qui sait, une rédemption peut-être ?

Photo : D. Thussier

mercredi 4 mars 2020

DÉTRESSE

Un pavillon en berne... Et ce soir, le canal
Sera noir de mon sang versé pour toi... Tendresse !!!
Aime-moi simplement, à longs rêves... Caresse
Mes mots de tes regards, de ton coeur pas banal...

Ultime, je te sais en ma vie... Hivernal,
Le Désir - en ce monde égoïste - me presse
D'accomplir un Miracle - et ce serait ivresse ! :
Me retrouver soudain, tienne, pour le final...

La foule applaudirait, nous ferions des sourires...
Je serais Femme en toi, par toi, pour toi... Délires,
Larmes, rires, baisers à pleuvoir sur ton corps !

Je vous aime - en pleurant, tout près de ma bouteille...
Mon vin se fait chagrin, bouleverse l'accord
De notre Amour de soeurs... Mais pourquoi tout s'éveille ?!!!

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.

Il Canaletto, Le Grand Canal, vue du Palais Balbi.
Photo : source_Wikimedia.

vendredi 28 février 2020

DE LA NON-BINARITÉ ? SELON RENÉE VIVIEN ?

Un quatrième poème...

PREMIÈRE NUIT

Je veux que tes yeux bruns, dont les prunelles d'or
Sont comme le reflet d'un lointain et beau rêve,
Ne regardent que moi, prisonnière du sort
Qui jadis nous unit pour nous aimer sans trêve.
Je veux que pour toujours tu ne penses qu'à moi,
Que tu songes toujours à nos chaudes ivresses
À nos divines nuits, à notre immense émoi 
Quand, un soir, sans témoin, le coeur plein d'allégresse
Nous nous sommes promis un amour éternel. 
Et, dans ce long baiser tu me dis, caressante :
"Je serai tout à toi, je cède à ton appel,
Je t'aime, mon amant, je brûle, frémissante."
Depuis ce doux moment, combien de jours ont fui !
Ils furent tous divins, et cette courte année,
Dont l'exquis souvenir, comme un rayon, a lui,
Éclairera sans fin ma sombre destinée.
Je veux que mon amour, ainsi qu'un bouclier,
S'abrite des chagrins dont âme si tendre
Vibre si vivement ; tu dois les oublier
Quand, ardente, ma chair sur ta chair vient s'étendre.

Paule RIVERSDALE,
Vers l'amour, poésies, 1903.



Ô DIVA DE MON RÊVE ! (Extrait)

... Dès notre entrée, les deux invités chers à ma Dame s'étaient levés d'un même bond, puis tournés, le visage illuminé d...