mardi 8 septembre 2020

Ô DIVA DE MON RÊVE ! (Extrait)

...
Dès notre entrée, les deux invités chers à ma Dame s'étaient levés d'un même bond, puis tournés, le visage illuminé d'une semblable joie - qu'ils me parurent sincèrement éprouver - vers la Maîtresse de ces lieux, qui avait le don - je le compris à cet instant - de raviver cette petite lueur veillant en toute âme d'une certaine élévation, et que je nommerai : l'amour de la Dignité. Quiconque posait les yeux sur sa personne, se trouvait fatalement ébloui par sa Beauté - laquelle, aussi étrange que cela puisse paraître, ne semblait pas résider précisément dans son apparence. Sa forte corpulence, son port majestueux dans son naturel, le rayonnement inexprimable de ses yeux sombres... nous en imposaient malgré Elle. En fait, ce ravissement auquel il était impossible de se soustraire - à qui avait eu la grâce ou la témérité de s'y exposer -, ne procédait véritablement que d'une perception inconsciente de l'aura merveilleuse qui irradiait de son âme, et faisait ainsi passer au second plan, des attraits qui sans cela eussent été déjà troublants par eux-mêmes.
...

Ô DIVA DE MON RÊVE !, roman.
© 2018, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.






vendredi 7 août 2020

DOMINIQUE THUSSIER, LA FEMME REFLETS

Dominique THUSSIER, La Femme Reflets, poésie, 2019.

en téléchargement gratuit.



dimanche 2 août 2020

DOMINIQUE THUSSIER, SPONTANÉITÉS

Dominique THUSSIER, Spontanéités, paroles d'âme, 2019.

en téléchargement gratuit.



vendredi 17 juillet 2020

DOMINIQUE THUSSIER, FATIDIQUE NOVEMBRE

Dominique THUSSIER, Fatidique novembre, nouvelle, 2019.

Ebook au format PDF
en téléchargement gratuit.


jeudi 9 juillet 2020

DOMINIQUE THUSSIER, Ô DIVA DE MON RÊVE !

Dominique THUSSIER, Ô Diva de mon rêve !, roman, 2018.

en téléchargement gratuit.

vendredi 26 juin 2020

CRI D'AMOUR

La Nuit, dans sa torpeur, me porte vers l'Éther,
Et je traîne en secret les langueurs de mon ombre...
Mon amour irradie, et ma tristesse sombre
En un soupir perdu dans ce vaste Univers !

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Alphonse Osbert, La nymphe endormie, 1905.
Photo : source_Wikimedia.

dimanche 21 juin 2020

INTIMITÉ VESPÉRALE

Je me souviens d'un soir où régnait le Silence...
Un grand jour se mourait de toute sa splendeur,
Et la Lune, aux rayons d'une clarté intense,
Se mirait en nos yeux, sondant leur profondeur...

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Peder Severin Krøyer,
Summer evening at the South beach, Skagen (study), 1893.
Photo : source_Wikimedia.

jeudi 11 juin 2020

LA PORTE...

La porte est ouverte, je crois...
Mais mon corps n'a même plus la force d'avancer,
De traîner ses pas,
Et vers quel hypothétique bonheur !
Tant de fois leurré, fourvoyé, désabusé...
Il a jeter son veto d'impuissance
Sur mes sens, ma volonté,
Ma ferveur et ma foi...
Pourquoi devrait-on se traîner encore, et toujours,
Quand il n'y a rien à gagner -
Pas même la paix de l'âme !?
Autrefois, j'ai cru que derrière cette porte
Une femme m'attendait...
La porte est ouverte, je crois...
Mais je ne la pousserai même pas.

© 2020, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.

mercredi 20 mai 2020

DOMINIQUE THUSSIER, L'AGONIE D'UN DÉSIR

Dominique THUSSIER, L'Agonie d'un désir, poèmes, 2018.

Ebook au format PDF
en téléchargement gratuit.


mardi 19 mai 2020

DESTINÉE

Je marchais titubant, et traînant la douleur
D'un lointain désespoir... Mes espérances vaines
S'exhalaient vers un Ciel muet à mon malheur
Et sourd à ma colère... Offrande sans valeur
De mes chants composés en guise de neuvaines !

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.

Photo : D. Thussier.



lundi 11 mai 2020

HAÏKU ET PHOTO

Voici la part d'ombre...
En regard de la lumière 
Et d'un coeur solaire.

© 2020, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.




lundi 20 avril 2020

HAÏKU ET PHOTO

Venez vous confier
Entre ces feuilles et branches :
Je suis tout ouïe !

© 2020, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.

jeudi 26 mars 2020

LES TRACÉS DU DESTIN

Mon silence est obtus,
Ma tendance innée déniée,
Car l'aile frivole de l'Amour
N'évente plus ma conscience.
Mon miroir est la Nuit,
Ma tristesse alanguie languit
Après toute certitude...
Mais la Foi défunte,
Comment pourrait-elle renaître ?
Je laisse aller ma vie,
Ma route se dérouler...
Je parcours tous mes chemins,
Je gravis toutes mes marches -
Prédestinés.
Puisqu'on ne crée rien,
Qu'on insuffle seulement
Un peu de conscience
En tout acte, pensée, silence -
Si temporairement latents...
Je joue une vérité
Quadrillée
Par tous les aléas de mon propre Destin :
Je joue mon rôle -
Je ne suis qu'un rôle.

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.

mercredi 25 mars 2020

DE CE QUE DEVRAIT ÊTRE TOUTE OEUVRE D'ART RELIGIEUSE

L'oeuvre d'art religieuse ne s'adresse pas au "croyant", tel que la plupart entendent communément ce mot. Elle s'adresse bien plutôt aux croyants en l'âme, en l'existence de l'âme ! S'il est un mot que je n'ai cessé d'employer toute ma vie, ce n'est pas le mot "amour" - un mot bien vain, à mon gré, dont le sens a été plus que galvaudé jusqu'à nos jours -, mais bien le mot "âme" ! Un mot presque magique. Un mot clef, qui, lorsqu'il est prononcé avec foi, ferveur, désespoir aussi quelquefois, mais surtout humilité, peut alors nous ouvrir, et ce, à tout instant - pas selon notre volonté, mais bien selon celle de cet indicible qui est au-dessus de soi - à ce monde, à ce plan astral plus ou moins lumineux selon notre état d'âme du moment, et en lequel tous les véritables artistes viennent puiser. Quant aux grands mystiques, ils accéderont  plus volontiers aux plans mental et divin.Tout artiste est un médium - pour le meilleur et/ou pour le pire... Mais nécessairement, pour exprimer le meilleur, il faut être passé par la descente aux enfers... de l'âme, afin de pouvoir y remonter quelques parcelles de son trésor entrevu, à la lumière ! Ainsi, toute oeuvre d'art - qu'elle soit musicale, poétique, littéraire, picturale, etc... dans la mesure où son créateur ne perd pas de vue cette essence divine qu'est l'âme, et en l'occurrence je parle ici précisement de peinture dans l'art religieux -, n'a véritablement un sens, une utilité, une nécessité que lorsqu'elle s'est faite pure réceptacle de cette énergie puisée en le divin en soi, mais surtout au-dessus de soi, et ce, afin que tous les "croyants" en l'existence de l'Âme puisse venir s'y recueillir, s'y purifier, s'y régénérer... Et cela, simplement en vertu d'un très humble acte de contemplation. Alors, contemplons !

© 2020, Dominique THUSSIER.


Fra Angelico, L'Annonciation de San Giovanni Valdarno.
Photo : source_Wikimedia.




mardi 24 mars 2020

LE CHANT DU PRINTEMPS (suite)


I I

Trop faible de t'aimer
Pour chanter plus fort que ma joie
De croire
Au Ciel que tu as su m'entr'ouvrir...
Il fait jour, soleil, vie,
Et ma solitude s'étire -
À peine sortie des bras
Du sommeil de l'anéanti :
Mes mains regardent,
Mes yeux caressent,
Je suis à l'écoute de ton parfum,
Je respire ta lumière,
Je bois tes longs silences...
J'écris ces quelques lignes,
Et transcendé(e),
J'irradie le miracle de ton âme
Faite mienne.

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : source_Wikimedia.
Guillaume Seignac, Virginité.

lundi 23 mars 2020

LE CHANT DU PRINTEMPS (suite)

I

Bleu,
Comme ton âme éprise
De tout ce qui peut ravir l'âme...
Je prends tout mon temps,
Loin de toi - puisque tu es là,
En ma demeure :
Reine établie d'un regard,
D'un sourire esquissé,
Depuis que j'ai su...
Je suis à présent part de toi !
Dévoué(e) de toute abnégation,
Amoureuse et silencieuse...
Comme jamais aucun miracle ne le rendit possible
Avant toi...
Car tu m'as ravi(e) aux ténèbres de l'égoïsme,
Tu as su transcender le peu d'Amour
Qui pleurait encore en moi,
Tu m'as élevé(e) vers un Ciel
Bleu,
Comme ton âme éprise
De tout ce qui peut ravir l'âme.

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : source_Wikimedia.
Alphonse Mucha, Documents décoratifs, 1901.

dimanche 22 mars 2020

LE CHANT DU PRINTEMPS

Il y a le bleu d'un Ciel qu'on avait oublié,
Et une vigueur nouvelle qui s'éveille
Du plus profond de notre être.
Toute la Nature sourit par son éveil même !
Je sens les arbres prêts à s'élancer vers l'Azur,
De toute la virilité de leur bras tendus,
Qui, de patience immémoriale,
Croissent toujours en quête de l'étreinte suprême.
Les oiseaux ont rythmé l'air de leurs chants,
Soubresauts vocaux... Pétillements,
Effervescences de Vie...
Des ébats à tire-d'aile,
Danses, sifflements,
Cris d'euphorie...
Ah ! La divine expression d'une Nature en bien-être !
Les bourgeons ne tarderont pas à saluer,
De leurs éclats,
L'Aube qui réchauffe leur naissance.
Enfin, les fleurs pointeront
Leurs petites têtes multicolores :
Il y aura du Blanc, de l'Or,
Une verdure toute ravivée,
Pour célébrer le Ciel, l'Onde ineffable...
En fait, l'azur de notre Ciel,
Et celui de tes yeux.

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.


mercredi 18 mars 2020

À LA FEMME AIMÉE... Préface

Choix de poèmes de Renée VIVIEN,
par Dominique Thussier.

PRÉFACE

Qui fut réellement Pauline Tarn, alias Renée Vivien ? Sa vie et son oeuvre ont certes fait couler beaucoup d'encre, mais pour apporter quelles réponses, donner quelles certitudes ?
Après être demeurée un certain temps dans l'oubli, c'est grâce à la merveilleuse initiative de Régine Deforges, en 1986, que son oeuvre poétique complète fut rééditée, et une nouvelle biographie publiée. Nous n'en étions pas encore à l'heure de l'Internet, et tous ses livres, de même que ceux de ses précédents biographes, étaient devenus introuvables ! Ainsi de nombreuses personnes eurent enfin la possibilité de découvrir, ou redécouvrir cette poétesse qui s'était toujours crue incomprise et mal aimée... Et pour sûr, la critique de son époque n'avait pas été des plus tendres avec ces premières femmes auteurs qui osaient aborder ouvertement des thèmes plutôt controversés, comme le féminisme et l'homosexualité féminine... Pourtant, Renée Vivien ne s'est jamais voulue subversive, n'a jamais prétendu à l'accession à une quelconque notoriété (néanmoins, il nous est permis de penser qu'elle aurait certainement souhaité, et ce, d'une manière plus que légitime, être
reconnue un tant soit peu parmi ses pairs du milieu des Arts...) ; elle voulait
seulement exprimer, partager son univers particulier, avec le bien pusillanime espoir que celui-ci serait apprécié, mais surtout compris, par quelques âmes qu'elle espérait d'une sensibilité toute semblable à la sienne.
Si certains l'on dépeinte comme un être évanescent, d'une extrême fragilité..., d'autres comme une femme moderne, libérée, qui aurait entièrement assumé son identité sexuelle avant l'heure... En réalité, Renée Vivien était avant tout une âme, un être mystique, qui vivait l'Amour - le but et le sens véritable de son existence, puisqu'il était comme pour la plupart des artistes, la source unique de son inspiration - sur un plan quasi éthéré, en survivant toutefois, tant bien que mal, dans un corps avec lequel elle ne
parvenait à se réconcilier. Elle rêvait d'incarner un personnage androgyne : une femme de force et de douceur, un homme de dévotion et de raffinement... Bref, ce prince-princesse charmant, tant de fois évoqué, et qu'elle avait parfois cru reconnaître en certaines femmes aimées... Nathalie suscitera une passion
révélatrice pour la Femme, mais surtout dévastatrice, car Pauline ne pourra la
vivre avec elle aussi densément dans la chair... Violette suscitera une passion
révélatrice pour les Arts, mais surtout une amitié pour le moins ambiguë... - en
tout cas, une relation qui n'aura peut-être pas été aussi bénéfique qu'on a voulu
le laisser entendre, car, au final, cette dernière plongera Pauline dans un
sentiment de culpabilité démesuré, lequel sera à l'origine de sa déchéance
alcoolique, qui la mènera jusqu'à sa mort. En vérité, ni l'une ni l'autre n'auront
été pour elle, et cette bien-aimée, et cette grande amie, dont elle avait si
hautement rêvé, ou plutôt qu'elle avait idéalisées... Quant à Kérimé , elle
demeurera son plus beau rêve oriental... Et même si leur passion fut davantage
vécue sur le mode épistolaire, de nombreuses affinités culturelles, ainsi qu'une une grande complicité, auront été à l'origine de leur rapprochement de corps, mais surtout, d'âmes...
Mais alors... Et si l'Amie, la véritable, celle dont le tendre amour allait perdurer dans le temps, n'avait été autre que celle à qui la quasi totalité de son oeuvre fut dédiée, celle qui restera à son chevet jusqu'au dernier instant ?

À la mémoire d'Hélène de Zuylen.
(1863-1947)

© 2019, Dominique THUSSIER.

Ebook au format PDF
En téléchargement gratuit.


PÈLERINAGE

Il me semble n’avoir plus de sexe ni d'âge,
Tant les chagrins me sont brusquement survenus.
Les Temps se sont tissés… Et me voici pieds nus,
Achevant le terrible et long pèlerinage…

Je sais que l'aube d'or ne sait que décevoir,
Que la jeunesse a tort de suivre les chimères,
Que les yeux ont trompé…Mes lèvres sont amères…
Ah ! que la route est longue et que lointain le soir !

Et la procession lente et triste défile
De ces implorateurs que lasse le chemin.
Parfois on me relève, une me tend la main,
Et tous nous implorons le Divin Soir tranquille !

Renée VIVIEN,
Haillons (oeuvre posthume), 1910.

Photo : source_Wikimedia.
Louis Janmot, Réalité.

mardi 17 mars 2020

NOCTURNE

J'adore la langueur de ta lèvre charnelle
Où persiste le pli des baisers d'autrefois.
Ta démarche ensorcelle,
Et la perversité calme de ta prunelle
A pris au ciel du nord ses bleus traîtres et froids.

Tes cheveux, répandus ainsi qu'une fumée,
Clairement vaporeux, presque immatériels,
Semblent, ô Bien-Aimée,
Recéler les rayons d'une lune embrumée,
D'une lune d'hiver dans le cristal des ciels.

Le soir voluptueux a des moiteurs d'alcôve ;
Les astres sont comme des regards sensuels
Dans l'éther d'un gris mauve,
Et je vois s'allonger, inquiétant et fauve,
Le lumineux reflet de tes ongles cruels.

Sous ta robe, qui glisse en un frôlement d'aile,
Je devine ton corps, – les lys ardents des seins,
L'or blême de l'aisselle,
Les flancs doux et fleuris, les jambes d'Immortelle,
Le velouté du ventre et la rondeur des reins.

La terre s'alanguit, énervée, et la brise,
Chaude encore des lits lointains, vient assouplir
La mer enfin soumise...
Voici la nuit d'amour depuis longtemps promise...
Dans l'ombre je te vois divinement pâlir.

Renée VIVIEN,
Études et Préludes, 1901

Photo : Source_Wikimedia.
John William Godward, The Day Dream, 1920.

jeudi 12 mars 2020

RENÉE VIVIEN... NON-BINAIRE ET GENDER FLUID ?

Au travers de certains de ses poèmes, ou autres écrits, il nous paraît désormais évident que Renée Vivien fit explicitement allusion, et ce, à maintes reprises, à cet état d'âme et d'être très complexe à vivre tout autant qu'à décrire - alors qu'il n'existait aucun mot pour cela - et que l'on nomme aujourd'hui : non-binarité de genre. Néanmoins, son amour, et son attrait pour la Femme - véritable Muse qui ne cessa d'inspirer toute son oeuvre - furent par contre exclusifs. Renée Vivien... à la fois lesbienne et troubadour, fervente disciple de Sappho et chantre de l'amour courtois !
Ces deux célèbres photos montrent la poétesse telle qu'elle aurait voulu, je pense, qu'on la perçoive dans ses écrits - c'est-à-dire au féminin, mais également quelquefois aussi, au masculin... ou plutôt, dirai-je, sous son aspect androgyne - et que l'époque ne permettait pas vraiment aux femmes d'exprimer publiquement. Il est vrai que certaines d'entre elles, auteurs ou artistes, au caractère très extraverti, oseront le faire, cependant ; mais ce ne sera pas le cas de Renée Vivien, qui souffrira d'un profond mal être, tout au long de son existence...

"...Car je suis l'Être Double, et mon âme Androgyne
Adore en toi la vierge et le prince charmant."

La double ambiguïté.
Paule Riversdale,
Échos et Reflets, 1903.



mardi 10 mars 2020

JE VOYAIS... MAIS VOUS...

Que m'apparaissez-vous au coucher de mon coeur !
Lorsque je vois mourir l'été, jour après jour...
Et comblée de grisaille, en l'austère séjour,
Dédaigne, oublie, coudoie un amour de rancoeur...

J'entendais s'élever chaque nuit le grand choeur
Des âmes mortes, ou mourantes... en retour...
Parfois même voyais quelque étoile alentour
Éclairer ce néant d'un rai à contre-coeur !

Tout m'était devenu rien, mais d'un rien qui est.
Qu'on ne peut ne pas voir !... Qui demeure quiet ?
Mais le Bonheur ! Oui, cette insulte à l'âme en peine...

Il fait froid, et ce soir, sous le plus beau couchant,
Je me prends à rêver de Vous, l'âme sereine...
Puis je crois... Et je meurs d'écrire un nouveau chant...

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.

Photo : Wikimedia.
Claude Monet, Soleil couchant sur la Seine.

samedi 7 mars 2020

UNE CONFESSION

Retrouver l'esprit de dévotion, de solitude, de recueillement...
Je me confesse : je ne crois plus depuis bien longtemps en l'amour ! La plupart de mes poèmes ont été écrits au temps de la naïveté de ma jeunesse. Platonique, j'ai aimé, certes, très haut, très fort... mais toujours à sens unique. Aussi, en publiant ou mettant au propre toutes mes oeuvres, outre le fait que cela réveille en moi un indescriptible déchirement identitaire, une véritable souffrance de l'âme, je ne peux m'empêcher de penser, au final, que l'amour, la vie, ma vie, n'auront été en fait pour moi qu'une vaste supercherie - car n'en est-ce pas une que de vouloir s'obstiner à dépeindre une passion, un bonheur, un soleil... là où il n'y en a jamais eu ?
À force de s'épancher en vain un coeur finit par se déssécher. Quelle étrange expérience que de ne plus éprouver le moindre sentiment... Moi qui ne vivais que par et pour le sentiment, je n'ai plus de sentiments ! Une sorte d'épreuve pour un poète... Ou qui sait, une rédemption peut-être ?

Photo : D. Thussier

mercredi 4 mars 2020

DÉTRESSE

Un pavillon en berne... Et ce soir, le canal
Sera noir de mon sang versé pour toi... Tendresse !!!
Aime-moi simplement, à longs rêves... Caresse
Mes mots de tes regards, de ton coeur pas banal...

Ultime, je te sais en ma vie... Hivernal,
Le Désir - en ce monde égoïste - me presse
D'accomplir un Miracle - et ce serait ivresse ! :
Me retrouver soudain, tienne, pour le final...

La foule applaudirait, nous ferions des sourires...
Je serais Femme en toi, par toi, pour toi... Délires,
Larmes, rires, baisers à pleuvoir sur ton corps !

Je vous aime - en pleurant, tout près de ma bouteille...
Mon vin se fait chagrin, bouleverse l'accord
De notre Amour de soeurs... Mais pourquoi tout s'éveille ?!!!

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.

Il Canaletto, Le Grand Canal, vue du Palais Balbi.
Photo : source_Wikimedia.

vendredi 28 février 2020

DE LA NON-BINARITÉ ? SELON RENÉE VIVIEN ?

Un quatrième poème...

PREMIÈRE NUIT

Je veux que tes yeux bruns, dont les prunelles d'or
Sont comme le reflet d'un lointain et beau rêve,
Ne regardent que moi, prisonnière du sort
Qui jadis nous unit pour nous aimer sans trêve.
Je veux que pour toujours tu ne penses qu'à moi,
Que tu songes toujours à nos chaudes ivresses
À nos divines nuits, à notre immense émoi 
Quand, un soir, sans témoin, le coeur plein d'allégresse
Nous nous sommes promis un amour éternel. 
Et, dans ce long baiser tu me dis, caressante :
"Je serai tout à toi, je cède à ton appel,
Je t'aime, mon amant, je brûle, frémissante."
Depuis ce doux moment, combien de jours ont fui !
Ils furent tous divins, et cette courte année,
Dont l'exquis souvenir, comme un rayon, a lui,
Éclairera sans fin ma sombre destinée.
Je veux que mon amour, ainsi qu'un bouclier,
S'abrite des chagrins dont âme si tendre
Vibre si vivement ; tu dois les oublier
Quand, ardente, ma chair sur ta chair vient s'étendre.

Paule RIVERSDALE,
Vers l'amour, poésies, 1903.



mardi 25 février 2020

FIDÈLE

Fidèle à votre souvenir,
À notre tendresse à venir,
Je ne veux croire votre absence...
Venez briser ce long silence,
J'aimerais vous entretenir...

Le Temps prétend nous désunir ?
Ah ! Puissiez-vous me soutenir...
Je vous suis de toute évidence,
Fidèle...

Je n'ai cessé d'entretenir
L'espoir de vous appartenir,
Depuis le jour de ma naissance...
Je vous dédie dans ma constance,
Ce rondeau, pour me définir :
Fidèle !

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Photo : D. Thussier.
L'esplanade de Vézelay.


samedi 22 février 2020

JE VOUDRAIS PLEURER...

J'aimerais verser des larmes
Près de ton Amour,
Loin de ma tristesse...
Le Jour n'est plus qu'un jour,
Et la Nuit ne ramène plus
Nos caresses, soeurs de la Mort...
Mon coeur bat chagrin
Ou bien sans penser -
Sans pleurer...
Quand je voudrais verser des larmes !
Embellies par la pudeur,
Magnifiées dans mes extases...
Ô Soeur unique...
La pluie pleure pour moi -
Quand mon coeur est à sec...
Mais la fièvre n'y est pas.

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.


Photo : Wikimedia.
Alphonse Osbert, Le calme d'eau.


jeudi 20 février 2020

DE LA NON-BINARITÉ SELON RENÉE VIVIEN ?

Une nouvelle...

Le Prince Charmant

Conté par Gesa Karoly

Je vous ai promis, ô petite curieuse, de vous conter l'histoire véritable de Saroltâ Andrassy. Vous l'avez connue, n'est-ce pas ? Vous vous souvenez de ses cheveux noirs, aux reflets bleus et roux, et de ses yeux d'amoureuse, suppliants et mélancoliques.
Saroltâ Andrassy vivait à la campagne avec sa vieille mère. Elles avaient pour voisins les Szécheny, qui venaient de quitter définitivement Buda-Pesth. Une bizarre famille, en vérité ! On aurait pu prendre Bêla Szécheny pour une petite fille, et sa sœur Terka pour un jeune garçon. Chose curieuse, Bêla possédait toutes les vertus féminines et Terka tous les défauts masculins. Les cheveux de Bêla étaient d’un blond vert, ceux de Terka, plus vivants, d’un blond rose. Le frère et la sœur se ressemblaient étrangement, — cela est très rare entre gens de la même famille, quoi qu'on en dise.
La mère de Bêla ne se résignait pas encore à couper les belles boucles blondes du petit garçon et à échanger ses gracieuses jupes de mousseline ou de velours contre une vulgaire culotte. Elle le choyait comme une fillette. Quant à Terka, elle poussait à sa guise, pareille à une herbe sauvage… Elle vivait au grand air, grimpant sur les arbres, maraudant, pillant les jardins potagers, insupportable et en guerre avec tout le monde. C’était une enfant sans tendresse et sans expansion. Bêla, au contraire, était la douceur même. Son adoration pour sa mère se manifestait par des câlineries et des caresses incessantes. Terka n'aimait personne et personne ne l'aimait.
Saroltâ vint un jour chez les Szécheny. Ses yeux d'amoureuse imploraient, dans son mince visage pâle. Béla lui plut beaucoup et ils jouèrent longtemps ensemble. Terka rôdait autour d’eux, d’un air farouche. Lorsque Saroltâ lui adressa la parole, elle s'enfuit.
Elle aurait été jolie, cette incompréhensible Terka… Mais elle était trop longue pour son âge, trop maigre, trop gauche, trop dégingandée. Tandis que Béla était si mignon et si doux !…
Les Szécheny quittèrent la Hongrie quelques mois plus tard. Saroltâ pleura amèrement son compagnon de jeux. Sur l’avis du médecin, sa mère l’avait emmené à Nice, ainsi que sa récalcitrante petite sœur. Béla avait la poitrine délicate à l'excès. Il était, d'ailleurs, peu robuste.
À travers ses rêves, Saroltâ évoquait toujours l'enfant trop frêle et trop joli dont le souvenir persistait en elle. Et elle se disait, en souriant à l'image blonde :
« Si je dois me marier plus tard, je voudrais épouser Béla. »
Plusieurs années se passèrent, — oh ! combien lentement pour l’impatiente Saroltâ ! Béla devait avoir atteint vingt ans, et Terka dix-sept. Ils étaient toujours sur la Riviera. Et Saroltâ se désolait de ces années sans joie, éclairées seulement par l'illusion d’un songe.
Elle rêvait à sa fenêtre, par un soir violet, lorsque sa mère vint lui dire que Béla était revenu…
Le cœur de Saroltâ chantait à se briser. Et, le lendemain, Béla vint vers elle.
Il était le même, et pourtant bien plus charmant qu'autrefois. Saroltâ fut heureuse qu’il eût gardé cet air efféminé et doux qui lui avait tant plu. C’était toujours l'enfant fragile… Mais cet enfant possédait aujourd'hui une grâce inexprimable. Saroltâ chercha en vain la cause de cette transformation qui le rendait si attirant. Sa voix était musicale et lointaine, ainsi qu'un écho des montagnes. Elle admira tout de lui, jusqu'à son complet anglais, d'un gris de pierres, et jusqu'à sa cravate mauve.
Béla contemplait la jeune fille de ses yeux changés, de ses yeux étrangement beaux, de ses yeux qui ne ressemblaient pas aux yeux des autres hommes…
« Qu'il est donc mince ! » observa la mère de Saroltâ, après son départ. « Il doit être encore d'une santé bien délicate, ce pauvre petit. »
Saroltâ ne répondit point. Elle ferma les yeux afin de revoir Béla sous ses paupières closes… Comme il était joli, joli, joli !…
Il revint le lendemain, et tous les jours. C'était le Prince Charmant qui ne se révèle qu'à travers les pages enfantines des contes de fées. Elle ne pouvait le regarder en face sans défaillir ardemment, languissamment… Son visage variait selon l'expression du visage désiré. Son cœur battait selon le rythme de cet autre cœur. L'inconsciente et puérile tendresse était devenue de l'amour.
Béla pâlissait dès qu'elle entrait, diaphane en sa blanche robe d'été. Il la regardait parfois, sans parler, comme quelqu'un qui se recueille devant une Statue sans défaut. Parfois il lui prenait la main… Elle croyait toucher une main de malade, tant la paume en était brûlante et sèche. Un peu de fièvre montait alors jusqu'aux pommettes de Béla.
Elle lui demanda un jour des nouvelles de Terka l'indisciplinée.
« Elle est toujours à Nice, » répondit-il négligemment. Et l’on parla d'autre chose. Saroltâ comprit que Béla n'aimait point sa sœur. Ce n'était pas étonnant, au surplus. Une enfant si taciturne et si farouche !
Ce qui devait arriver arriva. Béla la demanda en mariage quelques mois plus tard. Il entrait dans sa vingt et unième année. La mère de Saroltâ ne s'opposa point à l’union.
Ce furent d'irréelles fiançailles, délicates à l'égal des roses blanches que Béla apportait chaque jour. Ce furent des aveux plus fervents que des poèmes, et des frissons d'âme sur les lèvres. Au profond des silences, passait le rêve nuptial.
« Pourquoi, » disait Saroltâ à son fiancé, « es-tu plus digne d’être aimé que les autres jeunes hommes ? Pourquoi as-tu des douceurs qu'ils ignorent ? Où donc as-tu appris les paroles divines qu'ils ne prononcent jamais ? »
La cérémonie eut lieu dans une intimité absolue. Les cierges avivaient les lueurs roses de la blonde chevelure de Béla. L'encens fumait vers lui, et le tonnerre des orgues l'exaltait et le glorifiait. Pour la première fois, depuis le commencement du monde, l'Époux fut aussi beau que l'Épouse.
Ils partirent vers les rives bleues où s'exaspère le désir des amants. On les vit, Couple Divin, les cils de l'un frôlant les paupières de l'autre. On les vit, amoureusement et chastement enlacés, les cheveux noirs de l’Amante répandus sur les blonds cheveux de l'Amant…
Mais voici, ô petite curieuse ! où l'histoire devient un peu difficile a raconter… Quelques mois plus tard, le véritable Béla Szécheny apparut… Ce n'était pas le Prince Charmant. Hélas ! Ce n'était qu'un joli garçon, sans plus.
Il rechercha furieusement la personnalité du jeune usurpateur… Et il apprit que l'usurpateur en question était sa sœur Terka.
… Saroltâ et le Prince Charmant ne sont plus revenus en Hongrie. Ils se cachent au fond d’un palais vénitien ou d'une maison florentine. Et parfois on les rencontre, tels qu’une vision de tendresse idéale, amoureusement et chastement enlacés.

Renée VIVIEN,
La Dame à la Louve, nouvelles, 1904.



DE LA NON-BINARITÉ ? SELON RENÉE VIVIEN ?

Un troisième poème...

JE FUS UN PAGE ÉPRIS

C’est l'heure où le désir implore et persuade…
Le monde est amoureux comme une sérénade,
Et l'air nocturne a des langueurs de sérénade.

Les ouvriers du soir, tes magiques amis,
Ont tissé d'or léger ta robe de samis
Et semé d'iris bleus la trame du samis.

Il me semble que nous venons l'une vers l’autre
Du fond d’un autrefois inconnu qui fut nôtre,
D'un pompeux et tragique autrefois qui fut nôtre.

Sur mes lèvres persiste un souvenir charmant.
Qui peut savoir ? Je fus peut-être ton amant…
Ô ma Splendeur ! Je fus naguère ton amant…

Une ombre de chagrin un peu cruel s'obstine,
Amenuisant encor ta bouche florentine…
Ah ! ton sourire aigu de Dame florentine !

Mon souvenir est plus tenace qu’un espoir…
L'âme d’un page épris revit en moi ce soir,
D'un page qui chantait sous ton balcon, le soir…

Renée VIVIEN,
À l'heure des mains jointes, 1906.

mardi 18 février 2020

LA SPLENDEUR D'UNE ÉTRANGE NUIT

Des gouttes d'or tombent des Cieux,
Un vent charmant trouble mon âme,
La Lune tremblante s'enflamme...
Que mon désir me paraît vieux !

Et la Mer s'étend, ténébreuse...
Elle frémit, elle s'endort...
La pluie m'attriste sans remords :
Je suis l'Éternelle Amoureuse.

De nombreux nuages en deuil
Passent devant la rousse Lune.
J'aborde la Nuit opportune,
Et m'apprête à franchir un seuil...

D'une blanche demeure antique -
Sans doute un temple abandonné,
Une voix douce a ordonné :
" Pénètre en ce haut lieu mystique..."

J'avance d'un pas hésitant -
Car la Nuit se fait implacable...
Un morne silence m'accable...
Et je sens s'attarder l'Instant.

Une clarté inespérée
Surgit... Miracle de l'Obscur !
Je vois mon image au futur,
Cette Femme tant désirée...

Un cierge brûle avec ardeur -
Crépitante, sa flamme danse...
Et mon coeur s'émeut en cadence...
Ô Rêve divin, ô Splendeur !

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Photo : Wikimedia.
Edward Burne-Jones, Night, 1870.





lundi 17 février 2020

FATIDIQUE NOVEMBRE, nouvelle

Dominique THUSSIER, Fatidique novembre, nouvelle, 2019.


(Extrait)

...il dut se résoudre à conclure d'un haussement d'épaules, l'invitation inopinée que venait de lui adresser la vie, et par surcroît d'incohérence, en cette période où tous les coeurs solitaires - semblables à ce banc sur lequel il en était venu à se laisser choir d'un mouvement machinal, désespéré, et comme si ce dernier se fût symboliquement proposé en lit précaire, improvisé tout spécialement pour un subit accès d'austère douleur - devraient se réjouir à l'approche de la saison morte, car, profitant du deuil que revêt la Nature entière, lorsqu'elle se dépouille avec un noble détachement de tous ses innombrables attraits - devenus par trop
cruels pour qui ne peut plus en jouir -, ils pourraient tâcher d'ensevelir en toute sérénité, leurs restes de désirs, les cadavres de leurs illusions - le peu de vigueur qui les anime encore se trouvant
ainsi, paradoxalement employé à mettre un terme à leur obstination existentielle : confectionner des linceuls, creuser des fosses, ériger des sépultures, voire même, composer quelques épitaphes... Mais si l'on réfléchit bien... À quoi bon tout cela ? Puisque tout survit, rien ne s'éteint des sentiments les plus ardents... Qu'il s'agisse de la Haine, comme de l'Amour...

FATIDIQUE NOVEMBRE, nouvelles.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.



CE QUE LA NON-BINARITÉ DE GENRE N'EST PAS

Depuis quelques temps la non-binarité et la fluidité de genre sont devenues des thèmes de plus en plus relayés par les réseaux sociaux, d'une manière plus ou moins heureuse... lequels mériteraient quelques éclaircissements. 
Voici quelques points sur lesquels il faut déjà s'entendre :
• La non-binarité de genre - le fait de se sentir homme et femme, ou tantôt l'un tantôt l'autre (nous touchons alors à la fluidité de genre) voire ni l'un ni l'autre (on emploie alors le terme agenre) est avant tout un état d'être, un ressenti qui est propre à chacun et qui vient de l'intérieur, du plus profond de soi. Ainsi, de prime abord, c'est donc "quelque chose" qui ne se voit pas forcément (je n'aborderai pas le cas des personnes intersexes, qui est un tout autre domaine - lequel ne concerne pas seulement l'ambivalence de la psyché, mais également les organes génitaux).
▪La non-binarité de genre n'a rien à voir non plus avec la bisexualité qui est l'attrait d'une personne cisgenre pour les individus des deux sexes. Étant donné qu'une personne non-binaire - pour donner l'exemple le plus simpliste !!! - pourra par son côté homme être attirée par les personnes de sexe féminin, et par son côté femme par celles de sexe masculin. Tandis que pour une autre, ses deux genres pourront être attirés par les personnes de sexe féminin, ou, au contraire, masculin, etc... Il y a tant d'identités non-binaires possible ! En fait, chaque cas est particulier, et dirai-je même unique !
Toutefois, il nous faut convenir en toute impartialité que le mouvement actuel - dirons-nous la tendance ? extravertie qui prône la mise en évidence outrée d'une appartenance aux deux genres, voire plus... (se conférer au lexique LGBTQ+ !)  - peut apparaître aux regards des profanes... pour le moins déconcertante, et peut-être, parfois même, inquiétante ! Il s'agit seulement en fait d'une forme de tentative d'affirmation de soi par l'exubérance... Ce qui, il est vrai, peut en l'occurrence, finir par desservir la cause... Et bien qu'il soit bon de rappeler toutefois que la provocation et l'extravagance n'ont jamais été des tendances propres aux personnes transgenres... mais bien plutôt à tous les individus appartenant au genre humain !
(À suivre)


Photo : Wikimedia.
Agnolo Bronzino, Portrait of a Young Man.

mercredi 12 février 2020

LA PAGE BLANCHE

Ma plume tremble et se maintient
Au-dessus de la page blanche...
Je succombe sous l'avalanche
Des mots que mon esprit retient...

Quand soudain, mon âme s'élance
Vers l'Éther pâle ou ténébreux,
Clamant son désir amoureux
En des paroles de silence !

L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
© 2018, Dominique THUSSIER.


Photo : Wikipedia.
Kasimir Malevitch, Carré blanc sur fond blanc, 1918.






mercredi 5 février 2020

DÉPRESSIF PRÉSENT

Autour de moi
Ces objets sont
Comme je suis :
Vides de vie...
Latente intelligence,
Timorée, montre-toi !
Le monde bruit,
Le jour me voit,
En j'en oublie mon sens...
Le soir me vêt d'un flou silence...
Mais la couleur d'un mot,
Mais le parfum d'un vers...
Oui ! Et ces mondes nés de l'encre !
Écriture,
Manifeste-moi dans ton geste.

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.


Photo : Wikimedia.
Gabriel Metsu, Jeune homme écrivant une lettre.

LA FEMME TRISTE

Dans sa mélancolie digne, de solitaire,
Par la fenêtre ouverte elle scrute un lointain
Avenir... Mais ce mot sonne faux et l'atterre...
Elle courbe le dos, fixe ses yeux à terre :
Le parfum de la Mort plane encore incertain...

Le gris baigne ses jours d'une chaste lumière,
Pour apaiser son âme ou bercer sa douleur...
Mais le Désir, parfois, de sa voix coutumière,
Vient se meurtrir au soir tombant sur la chaumière,
Et dans un lourd secret, libère sa chaleur...

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Photo : Wikimedia.
Carl Holsoe, Waiting by the window.


ATTHIS

Je t'aimais, Atthis, autrefois...
PSAPPHA.

Je reviens chercher l'illusion des choses
D'autrefois, afin de gémir en secret
Et d'ensevelir notre amour sous les roses
Blanches du regret.

Car je me souviens des divines attentes,
De l'ombre et des soirs fébriles de jadis...
Parmi les soupirs et les larmes ardentes,
Je t'aimais, Atthis !

J'aimais tes cheveux tramés de clairs de lune,
Ton corps ondoyant qui se dérobe et fuit,
Tes yeux que l'éclat de l'aurore importune,
Bleus comme la nuit.

J'aimais le baiser de tes lèvres amères,
J'aimais ton baiser aux merveilleux poisons,
Jadis ! Et j'aimais tes injustes colères
Et tes trahisons...

Atthis, aujourd'hui tu pâlis, et je passe
Tel un exilé sans désir de retour,
Toi, moins souriante, et moi, l'âme plus lasse,
Plus loin de l'amour.

Voici que s'exhale et monte, avec la flamme
Et l'essor des chants et l'haleine des lys,
L'intime sanglot de l'âme de mon âme :
Je t'aimais, Atthis.

Renée VIVIEN.
Évocations, 1903.


Photo : Wikimedia.
Fresque représentant Sappho.


RÉVÉLATION

Ta frêle silhouette apparaît près de moi,
Et ton regard lointain me projette hors du monde...
Je perds pieds, et je sombre, en moins d'une seconde,
En l'océan divin de l'Amour en émoi...

Des battements de coeur m'ont tirée de ce rêve.
Sur la Terre assombrie j'ai repris mon espoir,
J'ai crié vers le Ciel, j'ai pleuré dans le noir...
En ce grand jour de deuil, je veux t'aimer sans trêve !

Sous le rayonnement de tes propres vertus,
Il m'a semblé renaître - et j'en meurs de tendresse...
Je perçois à nouveau l'ineffable caresse,
La douce mélodie de tes chants impromptus...

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Photo : Wikimedia.
Alphonse Osbert, The Muse at sunrise.


mardi 4 février 2020

LA TOURMENTE

Mes mots s'en vont,
Me laissant seule
Avec mes pensées...
Et moi, qui aurais tant à dire !
Une tempête, en mon esprit
S'est déclarée de tous les vents -
Ainsi ma raison pleure...
Ô Sagesse salvatrice,
Pourquoi t'étais-tu absentée ?
Un instant est trop
Pour mon inepte inconsistance.
Aussi, j'ai vu le ciel
Arborer dans son désordre,
Le Blanc, le Noir,
Le Gris, le Bleu...
Quand il ne devrait exister
Qu'une couleur
Sereine.

SPONTANÉITÉS , paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : D. Thussier.


lundi 3 février 2020

UN AIR DE CLAVECIN

Une dame clavecinant,
Le dos voûté, paupières closes,
Évoque de bien belles choses
À elle seule appartenant...

Ces accords pleins de joliesse
Pour un amant désemparé...
Un clair de lune exaspéré ,
Sur un fond de ciel en liesse...

Puis surgissant d'un corridor,
Des bruits de pas... La porte baille
En un long grincement canaille...
Il vient trop tard ! Sa belle dort...

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Photo : Wikimedia.
Johannes Vermeer, Le Concert.


DÉVOT DE TOI...

Ta chevelure,
Épandue sur mon épaule
Virile d'amoureuse fierté...
Ton souffle léger
Comme un zéphyr d'été effleurant
Les êtres et les choses,
Comme un silence
Que l'âme perçoit,
Accueille,
Embrasse avec onction...
Tu es ma bénédiction
Du soir, ma caresse
Avant la Nuit étoilée -
Parée pour toi...

© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.
SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.


Photo : Wikimedia.
Edward Burne-Jones, The Flower Book, Golden Greeting, 1905.





samedi 1 février 2020

VOUS AIMER...

Mes doigts tremblent parfois,
Lorsque l'envie de vous caresser
Me vient au coeur...
Lorsque les mots ne suffisent plus
À l'expression de mon amour...
Quand ma tendresse voudrait
Déferler sur ces pages,
Et mon souffle, vous avouer
Ce grand désir qui ne saurait s'éteindre !
Je laisserai courir ma plume encore,
Afin de rattraper ce temps
Perdu loin de Vous... Je poserai
Ma main sur mon coeur,
Et le caressant,
J'aiderai mes mots à s'épancher...
Je voudrais tant vous aimer !

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.


Photo : Wikipedia.
Lawrence Alma-Tadema, Ask me no more, 1906.



TRAGIQUE AMOUR

Sur cette route sans feuilles
Mortes, vive est ma douleur,
Mon désir sans entrain... Cueilles-
Tu les éclairs de vil heur ?

Heure de détresse... Rire
Et pleurer de Mort, de nous ?
Toi seule oublies notre pire
Baiser sans Amour... Ah ! Fous

Rires de ferveur amère !
Sentiment flou, fier, tardif
Aussi pour moi... Éphémère
Ivresse... Sur mon esquif

Embarquons-nous ! Ma prière
Sera un chant d'âme, émoi
À éterniser, lumière...
Sinistrement toi et moi.

L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
© 2018, Dominique THUSSIER.


Photo : Wikimedia.
Auguste Renoir, La Yole, 1875.



vendredi 31 janvier 2020

RETOUR AU MONASTÈRE

J'ai franchi cette porte, un matin de Novembre -
Le corps glacé, et l'âme ensanglantée d'Amour...
Vêtu d'un manteau gris comme l'heure et le jour...
Je m'étais absenté... Je regagnais ma chambre.

Il y avait déjà plusieurs siècles, je crois...
La Sagesse me prit avant la fleur de l'âge :
Je connaissais l'Éther, l'Abîme, et le Mirage
Qu'est la vie... C'en était une bien lourde croix...

J'existais par l'esprit, mon corps suivait, fidèle
Au devoir de survivre, blessé - sans cet espoir
De goûter ici-bas quelque bonheur d'un soir...
J'avais un Idéal... De ceux qu'AMOUR modèle.

L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
© 2018, Dominique THUSSIER.


Photo : D. Thussier.



LA MORTE À LA VIE

J'ai noyé mon désir dans les flots de l'oubli.
En un crépitement mon ardeur s'est éteinte...
Et si je ne suis plus qu'un esprit ennobli,
Mes vers conserveront mon amoureuse empreinte.
J'ai noyé mon désir dans les flots de l'oubli...

J'ai banni de mon coeur la vie et ses chimères.
La Mort n'animera d'un souffle plus serein...
Je connaîtrai la Nuit et ses divins mystères,
Mes jours s'écouleront sans peine et sans entrain.
J'ai banni de mon coeur la vie et ses chimères...

J'ai revêtu mon corps d'un chaste voile gris.
Honte à vous, qui osez devant moi ces caresses !
Ma chair s'est desséchée, mes seins se sont flétris
Dans l'attente déçue... Je rêvais de tendresses...
J'ai revêtu mon corps d'un chaste voile gris.

L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
© 2018, Dominique THUSSIER.


(Photo : D. Thussier)


RENÉE VIVIEN, HAILLONS

Renée VIVIEN, Haillons, poèmes.
Oeuvre posthume (1910)

en téléchargement gratuit.



SPLEEN

Mon coeur est tombé dans un puits de tristesse...
Le chagrin du Jour n'a pu m'en consoler.
La Lune sourit comme une pauvre altesse,
Dans un ciel heureux, tardant à s'envoler...

Priant sous son astre, un poète agonise...
De sombres pensées s'exhalent chaque soir.
Pleurant à la Nuit sa douleur incomprise,
Il agite en vain ses mots dans l'encensoir !

© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.


Photo : Wikimedia.
Alphonse Osbert, Inspiration, 1927.



mercredi 29 janvier 2020

POURQUOI LA LICORNE ?

Il peut tout d'abord sembler étrange que la communauté LGBTQ+ se soit appropriée depuis peu la Licorne comme emblème. Cette fameuse Licorne de la mythologie, à la fois mâle et femelle, et aux multiples aspects : initiatique, ésotérique, spirituel, alchimique... Traditionnellement associée à la Vierge Marie au travers des nombreuses représentations de la Dame ou Jeune Fille à la Licorne, elle est à la fois symbole du Christ, de la pureté, de l'Androgyne, de la pierre philosophale, de la quête du Graal en soi... Ce Graal qui serait, entre autre, l'accomplissement de ce sentiment d'unité en notre être - la réconciliation, l'harmonisation du masculin et du féminin intérieurs - afin de parvenir à le refléter, le rayonner dans la plénitude de notre vie... Bref, réaliser au final notre être androgyne ! Un Idéal certes... Car nous n'en sommes qu'au tout début de cette prise de conscience planétaire, laquelle ne peut se faire sans souffrance - puisqu'il faut tout d'abord passer par la conscientisation de notre propre dualité intérieure, la comprendre, l'accepter, pour convenir au final que ces deux énergies primordiales qui nous animent ne peuvent en aucun cas être reniées... Mais alors, et la non-binarité de genre, me direz-vous !? Je pense qu'il y a eu l'humain binaire, qu'avec lui coexistera l'humain non-binaire, puis dans des temps plus lointains - les ésotéristes, notamment Rudolf Steiner, parlent de quelques millénaires ! -, l'Humanité sera tout bonnement parvenue au stade de l'Androgyne. À méditer...


Pour en savoir plus sur la Licorne :



Photo : Wikimedia.
Domenico Zampieri, La jeune fille et la Licorne.

FEMME

Le satin de ton corps
S'offre à mes regards avides...
En moi, tout a faim de découvertes !
Mes lèvres s'entr'ouvrent,
Mes doigts tremblent,
Mes regards mouillés s'attachent
À tes paupières bleutées -
Closes de désir...

Je n'ai jamais vu de corps qu'en rêve !

Ta nudité, aux formes gracieuses,
Cette pâleur qui te rend presque irréelle,
Me font te croire
Improbable :
Jamais tant de Beauté ne se fit
Jour dans ma vie...

Je te contemple -
Tel un mirage dans le lointain...
Je reconnais pourtant,
Le souffle du Désir
S'échapper de tes lèvres entr'ouvertes...
J'entends le sublime appel -
Impérieux -
D'un murmure exalté...

Mais que peut mon désir ?

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.


Photo : Wikimedia. 
Zsigmond Vajda, The Muse.

DE LA NON BINARITÉ, SELON RENÉE VIVIEN... ET MOI-MÊME.

Jusqu'à il y a très peu d'années, les termes pour définir l'identité "sexuelle" - et non encore de "genre" ! - d'une personne, étaient : hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, puis transsexualité... Malheureusement, pour celui ou celle qui ne se reconnaissait véritablement dans aucune de ces définitions - puisque l'identité de genre n'était aucunement prise en compte - le questionnement identitaire perdurait plus que jamais, accompagné du constant malaise de se sentir un être à part, esseulé, incompris, en survivance au beau milieu de ses "semblables" si dissemblables... Lorsque la lumière enfin se fit, avec l'apparition inespérée de ce merveilleux vocable sur le devant de la scène médiatique : non-binarité !!! Et là, de surcroit, il n'était plus question de "sexualité", mais tout bonnement de "genre" ! Ne se sentir ni homme ni femme, ou tantôt l'un tantôt l'autre, et/ou les deux à la fois... Oui, Renée Vivien a bel et bien vécu cette non-binarité - cela ne fait désormais pour moi plus aucun doute... Mais le mot - bien qu'elle tenta de définir cet étrange et troublant état d'âme et d'être, entre autres dans certains de ses poèmes, ou romans, notamment "Une femme m'apparut", et "L'Être double" qu'elle publia sous son second pseudonyme (Paule Riversdale) - le mot, dis-je, était loin d'avoir vu le jour ! Il allait falloir attendre encore plus d'un siècle... Cependant, bien que le fait de pouvoir mettre un mot sur ce que nous sommes ne va peut-être pas pour autant changer notre vie, cela enlève néanmoins le poids d'un fardeau - de mal-être, d'angoisses, d'appréhensions et d'irrésolutions... - considérable ! Car avec le terme : gender fluid ou de genre fluctuant complémentaire de ce premier le plus souvent -, il devient enfin possible de constater que les choses sont beaucoup plus simples qu'on ne le pensait, car, tout comme pour l'identité sexuelle, l'identité de genre n'étant aucunement une question de choix, il suffit d'accueillir, d'accepter ces fluctuations de genre lorsqu'elles se présentent, lesquelles se manifestent le plus souvent en fonction des personnes avec lesquelles on interagit, et ce, bien indépendamment de notre volonté - ce qui est on ne peut plus perturbant et déstabilisant, tant qu'on n'en a compris la raison... - et faire, une bonne fois pour toutes, la paix avec cet homme et cette femme qui doivent cohabiter en la personne que l'on est, et qu'il va nous falloir apprendre à aimer. Oui, commencer par l'amour de soi, au lieu de continuer à attendre de la part d'un être espéré et jamais rencontré, un sentiment d'amour, voire même simplement d'acceptation, et qui ne viendra peut-être jamais... 

(À suivre)

DE LA NON-BINARITÉ ? SELON RENÉE VIVIEN ?

Second poème...

LA DOUBLE AMBIGUÏTÉ 

J’écoute avidement tes paroles dans l’ombre…
Je goûte les langueurs et les parfums du lit
Et la complicité des ténèbres, où sombre
La Pléiade d’or que Sélanna pâlit.

Tu souris, déployant ta chevelure blonde,
Et le sommeil répand des pétales d’azur.
La musique s’éteint. La nuit glisse sur l’onde
Harmonieusement, ainsi qu’un cygne obscur.

Ma bouche a possédé ta bouche féminine
Et mon être a frémi sous tes baisers d’amant,
Car je suis l’Être Double, et mon âme androgyne
Adore en toi la vierge et le prince charmant.

Paule RIVERSDALE,
Échos et Reflets, 1903.


mardi 28 janvier 2020

SI...

En l'intimité séductrice de ce lieu,
Cette manière impromptue
De s'approcher l'une de l'autre -
Avec des étonnements pathétiques -
Relève presque de l'Art...

Nos voix pourraient s'unir
Dans un même essor plaintif,
Nos mots, se mêler tendrement
Sur cette page vierge...

Tu tremperais dans le sang
Jaillissant de mon coeur-encrier
La plume de ton désir :
Le papier étancherait ma blessure,
Et tu tournerais les pages...

SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.

Photo : Wikimedia.
Angelica Kauffmann, L'Artiste dans le personnage du Dessin recueillant l'Inspiration de la Poésie, 1782.


Ô DIVA DE MON RÊVE ! (Extrait)

... Dès notre entrée, les deux invités chers à ma Dame s'étaient levés d'un même bond, puis tournés, le visage illuminé d...